Descriptif
Informations
Chez Novarina, les mots nous précèdent. Ce sont eux qui nous font homme en passant par un grand trou nous traversant. Si les mots sont essentiels, mon regard se porte davantage sur ce corps d’où ils émanent. La scène que j’ai choisie est empreinte de cannibalisme. Comme si l’on cherchait le pourquoi de notre existence dans l’acte de manger. Ce banquet est un voyage dans un corps étrange dont on ne connaît ni la taille ni l’anatomie, où l’on fait un festin de notre présence à table. C’est un animal vivant, puisant sa force dans le présent.
Nous sommes réunis autour de cette table non pas pour une communion mais pour s’engouffrer. S’ouvrir à l’homme vieux de 4000 ans, pénétrer le monde obscur de la mémoire, se penser à l’intérieur de quelque chose d’incommensurable et en même temps, être soi-même un univers.
Plutôt que de chercher une virtuosité dans cette performance, l’idée est de trouver un état d’innocence, un placement neuf à chaque présentation avec ce qui peut être fragile. Sept interprètes dont une musicienne sont avec le public autour de la même table. Chaque convive voit la performance de son point de vue, dans un rapport intime au corps et au texte. Va- t-on trouver dans notre propre matière la raison de notre présence ici ?